Pépinot, Pan Pan et Capucine
Les Retrouvailles
* * Capucine avait passé l'été chez son oncle et tante " villiers ". Comme approchait la Rentrée, elle préparait son sac d'écolier.
Mais avant, elle souhaita réunir tous ceux quittés au printemps dans un pique-nique de plaisirs.
Comme c'était la mi-août, elle songea à une épluchette, un met facile et de bon goût. ---
" Je m'en vais aux champs cueillir le blé d'indes aux grains bedonnant, ronds comme une dinde.
Ah! Ils se rempliront la panse, tralala ! entre les jeux, chansons et danses, tralala !
Allez M. L'Ours ! Venez avec moi ! J'ai besoin de votre force ! Tirez ce gros carosse pour y mettre les épis du repas-party. "
" Mam'zelle Capucine, vous êtes ma copine, je veux bien vous aider.
Mam'zelle Capucine, du beurre doré, j'ai la bave aux babines, trala lala ! " --- " Menoum, Menoum, Menoum ! Comme c'est le temps du miel, Il y aura surement un peu d'hydromel ! " Pensait M. L'Ours. --- Chemin faisant, ils rencontrairent Grand-Maman qui les accompagnât aux champs. " On est jamais trop de mains pour ramasser ce butin. "
Puisqu'elle chantait comme une " pouette " moins pénible serait la cueillette ! ---
" Ainsi font, font, font les petites mains habiles : elles cassent les épis bien dorés et bien dodus.
Dans un gros chaudron ils deviendront des délices. De leur barbe crépie nous nous ferons des postiches.
Ainsi font, font, font, les petites mains habiles : elles cassent les épis, les font cuire au bainmari . " --- De retour à la maison, Capucine écrivit ses invitations : Ce fut dabord M. Potiron, ce grand Capitaine d'eaux-douce. Puis, bien sur, M. L'Ours, puis M. Blanc, Pépinot comme de raison, plusieurs autres filles et garçons, et enfin Pan Pan...
À la réflexion... elle raya Pan Pan de son crayon car il était si mauvais garçon qu'il bousillerait la Fête sans raison.
Elle se rendit ensuite chez le Postillon pour y poster ses invitations. --- Bientôt tous recurent leur Carton, sauf Pan Pan le Fanfaron. Pan Pan s'en fit grand ombrage et mijota un Plan dans sa rage... --- Il pensa dabord à voler tous les épis, les emporter dans son grenier, le bainmari aussi, et le pique-nique serait terminé !
Mais il y avait un obstacle. Comment transporter tous ces sacs ? Ils pesaient bien 50 livres chacun et trouver aide était innopportun !
Tout en songeant, il regardait les champs. C'est alors qu'il remarquât les ruches d'abeilles !!!
" Pas d'abeilles, pas de miel, pas d'hydromel ! "
Dans sa grange il les cachât et pris grand soin de tout fermer à clef. --- " Moi je suis garnement, j'aime les coups pendants ! Moi je suis un chenapan, on m'appelle Pan Pan !
Vous n'aurez pas de bonnes brioches aux miel ! Vous ne boirez pas d'élexir d'hydromel !
Mois je suis un génie, y'a plus que des biscuits ! Pas de miel ! Nan, nan, nan! Pan Pan toujours gagnant !
" Ça-bon " pour vous ! Moi j'ai pas eu de Carton. Faudra à genoux me demander pardon !
Y'a une fête d'enfants, vous vouliez pas de Pan Pan. Vous verrez malfaisants, vous en grincerez des dents !
En tout honneur, Pan Pan il est toujours vainqueur ! Même Pépinot ne sauvera pas les pots ! " --- Quelques jours avant la fête Capucine voulût récolter le miel... " Mais où sont passés les ruches et les abeilles ? "
Vivement elle se rendit chez Père Blanc qui par sa science de voyant saurait sûrement. Père Blanc invoquât toute sa magie, grattât, grattât ses cheveux gris, regardat dans sa boule de cristal, fit tout son cérémonial... Pas un indice ! Un silence de supplice !
Capucine se rendit chez Pépinot. En quelques sauts, ils visitèrent tous les fermiers, tous les préaux... pas d'abeilles, pas de miel, pas d'hydromel ! Ils avaient tous écoulés les réserves de l'an passé.
Ils se rendirent chez M.Potiron qui vogua toutes les rivières de la région. Partout ce fut non. Toutes les réserves étaient en brèche et aucune récolte fraîche. --- Tristes et résignés, Capucine et Pépinot achetèrent ce qu'il faut pour cuire des biscuits fourrés. Ce ne serait pas au miel, mais aux confitures de l'an passée. Les enfants seraient quand même gâtés, et tant pis pour l'hydromel ! --- On redoutait Pan Pan d'avoir commis ce coup-pendant... Mais il ne s'était même pas plaint de ne pas être du festin. --- Le jour dit, tous les enfants, tous les grands, furent accueillis.
On jouât à Collin-Maillard, à la chaise musicale, au baseball, à la cahette et autres cavalles. --- Amusez-vous ! Baignez-vous dans la rivière ! Amusez-vous ! Chantonnez, dansez ! Amusez-vous ! Ayez la patte légère ! Amusez-vous ! C'est le temps d'fêter !
Quand y'aura un p'tit creux là, courrez vers le bainmari ! Des épis y'en a un tas, gardez une place pour les biscuits! --- Pan Pan regardait de son perron cette foule en ébats folichons. Il rageait de ne pas y être, de rater toute la fête.
" Quand ils arriveront au dessert il y aura que pleurs et misères ! Pas de miel ! pas d'hydromel !
Ca leur apprendra les "écoeurants " à ne pas inviter Pan Pan ! " se dit-il... larmoyant. --- Ayant passé l'après-midi à jouer comme des abrutis, un peu beaucoup lassés, ils s'assoyèrent pour déguster les biscuits-fourrés.
Des framboises, des fraises, des bleuts, des cerises, délicieuses friandises que ces biscuits cuient à la braise. --- " Comment ? Il ne regrette pas le miel et l'hydromel ? Je vais leurs apprendre ces sacripans à m'ignorer, moi Pan Pan ! " --- Sur ce il ouvrit grandes les portes de la grange et dit aux abeilles d'aller piquer petits et grands... --- Les abeilles choquées d'avoir été longtemps enfermées se ruèrent sur Pan Pan pour le punir de leur tourment.
Et tous rirent en voyant Pan Pan dévaler la rue en courant, mille abeilles se ruant pour piquer son séant ! --- Les abeilles étant en course, on suivit M. L' Ours pour aller tremper ses biscuits dans les ruches bien remplies. Et pour Pan Pan.. tant pis pour lui ! ---- Le lendemain de ce party, à l'hôpital ils allèrent visiter Pan Pan tout boursoufflé . --- Ces retrouvailles furent très appréciées et de Pan Pan on continue encore de rigoler. --- Ce fut Le Dernier des Mohicans qui immortalisa la punition de Pan Pan :
Il y a un enfant qu'on appelle Pan Pan. Il est très déplaisant, c'est un pur ch'napan !
Mais un jour il fut bien puni par le Ciel et le Grand Esprit.
Pour avoir pris miel, mille piqûres ! Pour être un méchant, mille pansemants ! ---
Réminiscences de Cadet. 07/2000 Éloix |
* La télévision francophone arriva au Québec en 1951-1952. La Société Radio Canada était le diffiseurs de toutes les émissions. Pour les enfants elle eut l'heureuse imagination de présenter des émissions à la fois farfelues et d'éducation. Parmi elles : Fanfreluche, M. Surprise, Maman Fon-Fon, Sol et Gobelet, Le Dernier des Mohicans, et bien d'autres dont la plus écouté de tous : Pépinot. Télésérie-Marionettes ( 1953-19??) par : Jean-Paul Ladouceur. Ce fond d'écran est une de ses aquarelles : " La Fenêtre ". --- Trois cassettes de 90 minutes ( 3 émissions ) ont survécus à la perte des enregistrements, elles sont disponible à la Maison d'édition de Radio Canada, ainsi que quelques unes de Sol & Gobelet et autres. En voici l'adresse Internet : http://radio-canada.ca/boutique/index.html Les télétomans pour adultes ( et touts petits aussi :) ) les plus écoutés de cette même époque étaient : Séraphin, Le Survenant et La famille Plouffe. Vous vous rappeler cette ritournelle : musique ? En voici les paroles :
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Télésérie-Marionettes ( 1953-19??)
par : Jean-Paul Ladouceur.